vendredi 10 octobre 2014

Architecture baroque


Baldaquin du Bernin au maître-autel de labasilique Saint-Pierre de Rome.
L’architecture baroque apparaît au début du xviie siècle en Italie et se propage rapidement dans toute l'Europe. Elle utilise le vocabulaire esthétique de l'architecture Renaissance d'une façon nouvelle, plus rhétorique, plus théâtrale, plus ostensible afin de servir le projet absolutiste et triomphal de l'État et de l'Église. L'architecture baroque, comme lebaroque lui-même, est caractérisée par un usage opulent et tourmenté des matières, des jeux d'ombre, de lumière, et de couleurs.

Les prémices

Le développement du style baroque est généralement défini comme consubstantiel de la Contre-Réforme. Il a néanmoins été adopté par les élites des pays protestants du nord de l’Europe et par celles du monde orthodoxe slave. Sa naissance à Rome est concomitante avec celle de la compagnie de Jésus, fondée en 1537pour renforcer l’influence catholique perdue et évangéliser le Nouveau Monde ; et avec celle du concile de Trente (1545-1563) qui réforme les excès les plus patents de l'Église catholique romaine dont la réputation était entachée par le népotisme systématique et le scandale des indulgences. Il a ainsi essaimé dans l’Europe entière et le Nouveau-Monde.
Le dernier édifice de Michel-Ange, la basilique Saint-Pierre, peut être considéré comme le précurseur[réf. nécessaire] de l’expression baroque en architecture, de par ses dimensions colossales inédites. Son élève, Giacomo della Porta en développe le langage, en particulier à travers l’élévation de la façade de l’église du Gesù (1584), église-mère de la compagnie de Jésus alors en pleine expansion. Cet édifice est souvent considéré comme le premier exemple d’architecture baroque lequel influencera l’architecture religieuse pour le siècle à venir1[réf. nécessaire].

Caractéristiques

Les origines du mot baroque sont incertaines. Le mot est issu du portugais barrocco. Contrairement à une idée courante, le terme ne désigne pas, dans un premier temps, une perle irrégulière : un barrocco, en portugais, désigne un gros rocher de granit à la forme irrégulière. C'est seulement par analogie qu'il désigne la perle irrégulière. Dans les deux cas, il s’agit d'une réalité irrégulière. Le mot baroque signifie « extravagant, imprévu, irrégulier »… Utilisé comme adjectif, le terme « baroque » s’applique aux attributs formels indépendants du contexte historique. On parlera de musique, de pensée ou de littérature « baroque » pour relever le caractère « baroque » de cette littérature, de cette pensée, ou de cette musique. Utilisé comme substantif, il désigne des formes d’expression artistique ou religieuse, comme de multiples formes d’organisations sociales. On ne peut l’extraire, ici, de son contexte mental[évasif]. Dans ce dernier cas, on parlera du « baroque » dans l’Europe catholique, de la fin du xvie vers le milieu du xviiie siècle. Les historiens de l'art utilisent avec réticence le mot baroque, terme polysémique qui a unesignification trop floue et ambigüe2.

Opulence

L'architecture baroque est caractérisée par l'opulence ; avec les progrès techniques et les avancées en statique, les nefs s'élargissent, et adoptent même des formes rondes. Les architectes n'hésitent pas à avoir recours à une ornementation « à outrance », en particulier en Espagne avec le style churrigueresque, et multiplient l’usage des faux marbres et du stuc, en particulier avec un usage généralisé des marbres polychromes ; les sculptures d’anges3 et de putti joufflus et moqueurs, souvent dorés, sont omniprésentes de même que les volutesspiralesrocaillecartouches, etc. ; les fresques couvrant l'intégralité du plafond apportent une touche de couleur, très souvent elles « ouvrent » l'espace en y plaçant un ciel, donnant l'impression d'une architecture à ciel ouvert, et ne reculent pas devant le recours autrompe-l'œil, en particulier en intégrant peinture et architecture.
Même les colonnes se mettent à virevolter sur elles-mêmes et présentent cet aspect typique qu'on appelle « Colonne de Salomon », elles sont mises à la mode par Le Bernin qui, dans son baldaquin surmontant le maître-autel de la basilique Saint-Pierre de Rome, crée un modèle immédiatement repris et copié.
L'usage du clair-obscur et des jeux de lumière : avec les progrès techniques, les baies s'élargissent et inondent les espaces de la lumière du jour et, typiquement, le maître-autel des églises s'élève en contre-jour.
Les toits en bulbe d'oignon, spécialement en Bavière, Autriche, Hongrie et dans les pays slaves s'élèvent souvent pour surmonter tours et clochers baroques.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire